Si l’Accordéon et son royaume, le Bal Musette, sont aujourd’hui encore l’emblème de la France, on ignore souvent qu’ils furent d’abord le fruit du mariage de deux immigrations, Auvergnate et Italienne.

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C'est à partir de 1905 que l'accordéon des Italiens supplante et remplace la cornemuse ou musette dans les bals Auvergnats de Paris. Et ces petits bals jusqu'alors familiaux deviennent vite le repère des prostituées et des apaches que la gouaille vibrante de l'instrument attire irrésistiblement. Et le bal musette devenu lieu de vie et de travail de la pègre se referme sur lui-même jusqu'à devenir "bal du rebut". Mais en 1920, le jeune poète et romancier Francis Carco donne sa nouvelle pièce "Mon Homme" au théâtre de la Renaissance à Paris : elle se déroule en partie dans un petit bal musette, et le tout-Paris culturel découvre médusé cet univers sauvage, infréquentable, et l'instrument qui y mène la danse : l'accordéon. Bourgeois et aristocrates, et bientôt touristes du monde entier "descendent" alors s'encanailler et vivre le grand frisson dans les bras des filles en cheveux et des mauvais garçons, dans les musettes de Paris. Qui connaissent alors un succès, un essor inimaginables aujourd'hui, qui aura pour première conséquence d'attirer vers l'accordéon les meilleurs compositeurs de l'époque, majoritairement des immigrés Italiens, qui vont alors offrir à l'instrument-roi une floraison inouïe de chefs-d'oeuvre musicaux. L'ART MUSETTE est né et durant un quart de siècle il régnera sur la vie musicale Française. Jusqu'à la Libération, qui amène d'autres modes, d'autres rythmes, venus d'ailleurs. C'est ce splendide patrimoine musical, aujourd'hui oublié, que ressuscite IMPASSE des VERTUS sur instruments d'époque.